Appelez-moi Lorca Horowitz - Anne Plantagenet

Titre : Appelez-moi Lorca Horowitz
Auteur : Anne Plantagenet
Editeur: Stock
Parution : 1er Janvier 2016
Genre : roman contemporain
Pages: 216


« Je voulais comprendre comment Lorca Horowitz avait mis en place son plan d’anéantissement sans éveiller le moindre soupçon, et avait osé monter une à une, sans jamais reculer ni même hésiter, les marches qui la menaient droit à son crime. Je voulais comprendre pourquoi elle l’avait fait. Mais surtout en quoi cela me concernait, me touchait. Qu’avais-je à voir là-dedans ? »

Mon avis 4.5/5

L'usurpation d'identité fait frémir et c'est en compagnie d'Anne Plantagenet que nous voyons les coulisses d'une arnaque à faire pâlir les plus téméraires.

Car oui Lorca Horowitz, secrétaire nouvellement embauchée dans un cabinet d'architecture, va proposer ses services à la fulgurante, l'éblouissante, l’hypnotisante senora Rocio Perales.

L'alternance des points de vue entre la narratrice et Lorca, étonnamment les deux à la première personne du singulier, se révèle troublante au fur et à mesure de l'histoire, au point qu'à un moment de la lecture les deux personnages ne semblent plus en former qu'un seul.

La narratrice, professeur à science Po, anime des ateliers d'écriture sur les faits divers et nous tend une perche supplémentaire au sujet de l'interrogation ; le narrateur qui part sur les traces de Lorca serait-elle Anne Plantagenet?

La question de l'identité est plus que présente dans ce roman, tant lorsque nous sommes dans la peau de la narratrice que de Lorca. La question du paraître est plus que présente. Lorca qui au début est  décrite uniquement comme ronde et brune, va être réduite à cette description jusqu'à ce qu'elle se mette dans la peau, petit à petit de l'éblouissante senora Perales. 

Nous assistons donc à l'élévation de Lorca, causant la chute de Rocio, comme si une seule pouvait être au sommet. Comme si un équilibre ne pouvait être établi que par l’opposition de ces deux femmes. Lorca prend ainsi le rôle d'un vampire qui aurait aspiré l'âme de Rocio et toute sa personnalité la forçant à disparaître.

Lorca nous semble renaître en se nourrissant de Rocio, personnage superficielle jusque dans les habitude dont la personnalité tant fabriqué de toute pièce n'est pas si difficile à imiter.

Les rancœurs de Lorca vis-à-vis des différences de classe social sont flagrantes, cette dernière se prend un peu pour une justicière, celle qui montrera qu'elle aussi peut s'élever facilement au niveau de sa patronne au point de l'effacer.

J'ai aimé être prise dans les rouages de la machine Lorca Horowitz, être témoin de sa prise de pouvoir, de ses questions avec les part d'ombres toujours présente à la fin du livre, les questions du pourquoi restent relativement vaste et continuent de nous hanter une fois le livre refermé, et mon dieu que c'est bon!!

Belles lectures à vous.